Date : 1923 Sculpteur – Architecte : Gustave VIOLET
Monument conçu et réalisé par le sculpteur Gustave Violet. Au retour de la guerre, celui-ci réalise 12 monuments aux morts (Alenya, Claira, Collioure, Estagel, Eus, Ortaffa, Prades, Saint-Laurent-deCerdans, Tautavel, Thuir et Vernet-les-Bains, ainsi que le monument Aux volontaires Catalans à Barcelone), proposant une vision différente de la plupart de ses contemporains. Ses figures s’opposent aux figures belliqueuses ou allégoriques habituelles, il les représente dans leurs rôles sociaux. À Estagel, il associe femme et vieillard dans une composition réaliste intitulée Le Souvenir. Représentés en habit de travail plus qu’en habit de deuil, ils semblent surpris dans leur quotidien par le décès d’un proche. Il est à rapprocher de celui de Claira, par la représentation du deuil sous un portique. Ce monument est bien documenté. Son emplacement est prévu sur la promenade. Violet a présenté deux projets, dont un est curieusement classique. Celui qui est retenu propose un « monument d’une hauteur de 6,33 mètres est en pierre dure de Ruoms [...] Une base de 1,38 mètres de haut sur laquelle portent deux pilastres de 3m10 dont les chapiteaux sont ornés de branches de lauriers sur leurs 4 faces. Entre les pilastres une grande pierre de 1,35 mètres sur 2,40 mètres reçoit un groupe en marbre rose décoloré représentant un vieillard et une femme roussillonnais […] » En janvier 1921, le tailleur de pierre François Mas (1858 -1927) de Perpignan, travaillant pour le compte de Violet, commence l’édification, le groupe sculpté est exécuté la même année. Le 8 décembre 1923, le comité accepte définitivement le monument mais demande à Violet de retoucher les mains de la femme et de graver sa signature. Le monument, initialement érigé sur la promenade des platanes, a été démonté vers 1981 et installé près du mur extérieur du cimetière avec adjonction de plaques d'inscription sur la face principale reprenant les noms des morts gravés sur la face arrière.
Article : Michèle François Ph. : Jean-François Peiré
